La gestion forestière en Guyane

Une ressource hors norme

Avec 8,3 millions d’hectares, soit plus de la moitié de la surface forestière métropolitaine, la forêt guyanaise est la plus grande de France. Localisée en milieu tropical amazonien, riche d’une biodiversité et d’une histoire exceptionnelle, la forêt guyanaise incarne un patrimoine reconnu au plan régional, national et international.

Le zonage forestier

Relevant quasi totalement du domaine privé de l’État, sa gestion est confiée à l’ONF depuis 1967 et au Parc amazonien de Guyane (pour la zone cœur de parc) depuis sa création en 2007. De plus, des droits d’usages collectifs sont reconnus aux communautés d’habitants tirant traditionnellement leurs moyens de subsistance de la forêt.
Cinq zones relevant de régimes particuliers peuvent être distinguées (Cf. carte ci-dessous) :

  • Les forêts du littoral Atlantique couvrent environ 600 000 ha, sont gérées par l’ONF mais ne relèvent pas du régime forestier. La bande littorale concentre les activités économiques, les zones de développement agricole et urbain et donc, la pression foncière sur les forêts domaniales.
  • Les forêts du domaine forestier permanent sont les seules à relever du régime forestier, elles couvrent un espace de près de 2,5 millions d’hectares, à vocation de production et de conservation et fait progressivement l’objet d’aménagements.
  • Les forêts situées entre le Parc amazonien de Guyane et le sud du domaine forestier permanent représentent environ 1,3 million d’hectares gérés par l’ONF et ne relèvent pas du régime forestier.
  • Les forêts de la zone d’adhésion du Parc amazonien de Guyane (PAG) sur 1,36 million d’hectares sont gérées par l’ONF, hors régime forestier, en cohérence avec la charte du parc national qui y vise le développement durable adapté
  • Les forêts de la zone de cœur du parc amazonien de Guyane couvrent 2,03 millions d’hectares, ne relèvent pas du régime forestier et sont gérées directement par le parc national.

Un cadre législatif et réglementaire adapté

Au cours des 10 dernières années, la mise en œuvre des orientations régionales forestières (datant de 2005) a permis des avancées significatives pour la gestion de la forêt et la filière bois en Guyane notamment par :

  • La mise en place d’une réglementation forestière adaptée à la Guyane et la création du domaine forestier permanent soumis au régime forestier ;
  • La mise en œuvre d’un cadre de gestion forestière durable (charte d’exploitation à faible impact, certification PEFC …) qui a largement contribué à l’amélioration des pratiques et à la réduction des impacts sur la forêt ;
  • La certification et la normalisation d’essences guyanaises supplémentaires qui a permis d’élargir les utilisations des bois de Guyane ;
  • L’organisation de la filière avec la création d’une interprofession et de la maison de la forêt et du bois devenue centre technique
  • L’amélioration des connaissances sur la forêt guyanaise et la création de filières de formation spécifiques.

Cependant, malgré une surface forestière importante, la fourniture de ressource en bois reste particulièrement complexe. Du fait des contraintes naturelles d’exploitation en forêt guyanaise (difficultés d’accès, répartition des essences, saisonnalité marquée ...), des pratiques imposées par l’exploitation forestière à faible impact et du renforcement récent des contraintes réglementaires (normes environnementales et sociales en particulier), la gestion et l’exploitation forestière génèrent des coûts très élevés ayant pour conséquence un déficit annuel de 2 à 3,5 millions d’€ pour le gestionnaire ONF et une fragilisation financière des exploitations forestières, qui restent de relative petite taille, et des scieries.


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